Noël est la période idéale je trouve pour ressortir les vieux polards de l’adolescence avec leurs couvertures déchirées, et particulièrement ceux avec le masque sur la couverture jaune. Il y a plus up to date que Agatha Christie mais Hercule Poirot m’a paru tout à fait compétent à la fois dans l’identification des signaux de résistance et dans sa capacité de faire des reflets de sentiment tout à fait adaptés pour suivre. On pourrait discuter longuement de la différence entre un ton sympathique et un ton empathique…mais c’est une autre histoire ! 

(Hercule Poirot) : « La mort de votre amie a été un grand choc pour vous » dit-il doucement.

(Jane) : « Un choc terrible. » Le ton brusque était manifestement sincère.

(Hercule Poirot) : « Vous ne vous y attendiez pas ? »

(Jane) : Evidemment non. »

(Hercule Poirot) : « De sorte que cela vous a semblé tout d’abord impossible… Vous pensiez que cela ne pouvait pas être. »

Son ton sympathique parut briser la résistance de Jane. » Elle répondit vivement, d’un ton naturel, sans aucune dureté.

(Jane) : « C’est exactement ça. Même si Barbara s’est suicidée, je ne puis imaginer qu’elle soit morte de cette façon. »

 

Extrait de Murder in the mews (Feux d’artifice) in Agatha Christie « Le Miroir du mort ». Ed. Le Club des masques, pp129-130. Trad. Perrine Vernay. 1976.

Dorothée Lécallier

 

[NDLR : Les autres « précurseurs de l’EM » se trouvent par ici]