Pour rendre simplement compte des évolutions perceptibles entre la deuxième édition de L’entretien motivationnel : aider la personne à engager le changement et, le livre récemment paru en français, Pratique de l’entretien motivationnel : communiquer avec le patient en consultation, il nous a paru que la façon la plus certaine de ne pas dire de sottises… était de poser quelques questions (ouvertes !) aux auteurs. C’est pourquoi nous avons demandé à Bill Miller et Steve Rollnick, qui ont contribué aux deux ouvrages, de bien vouloir répondre à nos questions, ce dont ils se sont acquittés sans tarder. Nous avons donc le plaisir de partager avec vous leurs réponses.
Bill Miller [avec l’approbation de Steve Rollnick] : les études nous ont beaucoup appris depuis la deuxième édition. Le plus important est peut-être que nous comprenons mieux ce qu’est le discours-changement, grâce aux analyses psycholinguistiques d’entretiens motivationnels. Dans la deuxième édition, le discours-changement n’était pas très différent du concept des « déclarations d’automotivation » de la première édition ; la clarification opérée entre sous-types, avec le désir, la capacité, les raisons, le besoin et l’engagement, a permis de définir et observer plus facilement le discours-changement, qui est, comme on le sait maintenant, un bon facteur prédictif d’un changement à venir. Dans notre nouveau livre, nous avons aussi placé l’entretien motivationnel dans le continuum diriger-suivre, comme un moyen terme que nous avons nommé « guider ».
C’est vraiment conçu pour faciliter le travail du soignant, afin que les patients puissent plus efficacement changer leurs comportements de santé et leur style de vie
B.M. : il ne s’agit pas tant d’adapter la méthode clinique de l’EM que de l’appliquer en tenant compte au mieux du contexte professionnel. Les consultations médicales tendent certainement à être plus courtes que des séances de psychothérapie qui étaient le contexte sous-jacent des première et deuxième éditions. Nous avons également cherché à formuler les stratégies fondamentales en des termes que les soignants utilisent chaque jour : interroger, écouter et informer.
B.M : La façon dont nous décrivions jusqu’à présent l’ « exploration de l’ambivalence » pouvait quelque peu apparaître comme l’errance d’un explorateur au fin fond de la forêt vierge, pour laquelle des soignants très pris ne se sentaient pas forcément de vocation. De plus, cela n’insistait pas assez sur les aspects directifs, stratégiques, de l’EM, qui aident les patients à s’engager vers le changement de comportement. Bien sûr, l’intervenant écoute et respecte les arguments du patient contre le changement, ce que nous appelons maintenant le « discours-maintien », mais il s’intéresse particulièrement à élucider les motivations en faveurs du changement.
B.M : Nous avons trouvé que cette nouvelle description de l’EM rend plus facile sa communication en direction des soignants. Les méthodes fondamentales n’ont pas réellement changé et sont en substance les mêmes qu’elles soient appliquées dans les soins, les psychothérapies, le domaine pénal ou l’éducation. Ce que nous cherchions avec ce livre, c’était un moyen de le proposer aux soignants de façon à ce qu’ils puissent s’en saisir dans la pratique quotidienne, en percevant sa pertinence. C’est vraiment conçu pour faciliter le travail du soignant, afin que, dans les consultations courtes et répétées qui sont le cadre habituel d’une activité de soin, les patients puissent plus efficacement changer leurs comportements de santé et leur style de vie.
Avec Senselab, à Genève, les vend 15, sam 16 et dim 17 novembre 2019 – encore quelques places
Après une formation en entretien motivationnel et une mise en pratique régulière, la supervision est un moyen essentiel de continuer à progresser dans sa maitrise de cette approche.
Supervision individuelle – À partir d’un enregistrement audio d’un entretien que vous nous fournissez, un formateur réalise une évaluation quantitative et qualitative de votre entretien (cotation MITI), et vous fait une restitution par écrit et par téléphone.
Supervision en groupe – Au sein d’une équipe ou d’un groupe constitué et formé, l’AFDEM peut intervenir sur plusieurs séances pour proposer un travail de supervision en groupe.
AFDEM
Hôpital Nord 92
75, avenue de Verdun – BP 98
92394 Villeneuve la Garenne cedex
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